Derrière la porte 5/8

Derrière la porte est une nouvelle fantastique écrite par Lola M.. Nous la publions en 8 parties, pour vous tenir en haleine en cette fin d’année.

Je me retrouvai alors dans le salon d’une vieille maison, identique à la mienne. Mais, comment cela se faisait-il ? C’était pourtant impossible ! J’étais comme passé dans un autre monde, un monde parallèle. Ce n’était pas chez moi et pourtant tout était si ressemblant mais tellement plus terne. Les couleurs étaient fades, tout avait perdu son éclat, les plantes étaient fanées. Quelle tristesse ! Et quel malaise m’étreignit soudain ! Un léger parfum de moisi flottait dans l’air, la poussière recouvrait l’ensemble d’une couche épaisse. J’extirpai mon corps de l’entrebâillement de la porte, devant lequel j’étais resté, hébété. Je me dirigeai vers la cuisine. Mes pas s’arrêtèrent net. Là, une femme se tenait assise, à la table, immobile, dos à moi. Devant elle, il y avait une machine à coudre et de vieux morceaux de tissus. Elle avait de longs cheveux d’un blond cendré. Je la reconnaissais, je ne connaissais qu’elle. Comment se faisait-il qu’elle était là, assise devant moi, ma belle et tendre femme malheureusement décédée ? Un sentiment indescriptible s’empara de moi. Je prononçai difficilement son nom : « Angela, est-ce toi ? ». Elle se leva puis se retourna. Un frisson traversa alors tout mon corps, mes cheveux se hérissèrent sur ma tête et mon cœur se mit à battre à une vitesse folle. C’était bien elle, elle semblait vivante et pourtant, à la place de ses yeux bleus auparavant si tendres étaient cousus deux gros boutons noirs hideux. Mais qui diable lui avait fait cela ? Je me sentais terriblement confus. Elle s’approcha de moi. Je reculai d’un pas. Elle s’approcha encore, pris mes mains dans les siennes et m’embrassa. À ce moment-là, j’oubliai toute l’horreur de ce que je venais de voir. C’était si bon de la retrouver, de sentir à nouveau la chaleur de ses lèvres. Mon amour pour elle renaissait, il était demeuré intact. Elle s’écarta légèrement, se dirigea vers la chambre en m’entraînant avec elle. Je la suivis sans résistance.

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