Sur les traces des poilus – 28 mai 2015

Vous trouverez dans cet article la démarche du projet “Sur les traces des poilus” mené au collège de Gy, dans le cadre de la commémoration de la Première Guerre mondiale.

Le principe

Il s’agit de restituer les témoignages de soldats fictifs de la Première Guerre mondiale sous diverses formes narratives et à partir de documents historiques et si possible régionaux. Cette restitution se fait au minima sur les réseaux sociaux (voir les modèles suivants : http://www.memorial-caen.fr/partagez-aventure-louis-castel/louis-castel et http://www.estrepublicain.fr/guerre-et-conflit/2011/12/05/leon-vivien-le-poilu-virtuel ).

L’objectif rêvé est de publier ces récits et un journal de bord du projet sur papier en fin d’année.

Les objectifs pédagogiques

— Compétence 1 : lire, écrire, maîtriser plusieurs formes de narrations ; prendre conscience des limites inhérentes de la liberté d’expression avec la censure, la question des points de vue, le traitement des informations. — Compétence 4 : s’informer, gérer des informations, construire une banque de données, comprendre les droits d’usage, utiliser un réseau social dans un but pédagogique, en connaître les limites. — Compétence 5 : construire des personnages cohérents avec la période et les faire évoluer dans une ligne chronologique claire. — Compétence 7 : travailler en groupe, de manière collaborative, prendre des décisions collégiales, organiser un projet sur un temps donné.

Organisation

-* Les groupes

Les élèves forment plusieurs groupes qui auront en charge de construire l’histoire d’un soldat en particulier. Cela sous-entend qu’ils discutent, fassent le consensus autour du portrait et du devenir de leur poilu. Chaque groupe aura la charge d’une des restitutions proposées pour un des personnages créés.

-* les outils de travail

Un espace disque a été ouvert spécialement sur le réseau du collège pour compiler les documents de travail des élèves. Des répertoires gèrent les types de textes et leur cheminement (en cours, en correction, finalisé, publié…).

Cela aurait été également possible sur le site du collège (qui fonctionne sous SPIP et bientôt sous WordPress), la logique de ces éditeurs de contenus permettant la gestion de l’édition de textes. Cependant, les possibilités de stockage de fichiers lourds est beaucoup plus délicate.

Un cours en ligne fonctionnant avec Moodle permet de regrouper les démarches et les fichiers utiles. Dans les exemples ci-dessous, les élèves ont à disposition les guides de création de personnage. Un bloc de “nouvelles” permet de voir quels travaux peuvent être pris en charge pour faire avancer les différents pans du projet.

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La création des personnages

Un cahier des charges encadre la construction des personnages : portrait physique, moral (ou autre), convictions politiques, origines, environnement social et familial, marottes, degré de nationalisme / bellicisme / pacifisme, talents particuliers, limitations… Le personnage évolue au gré de la guerre : certains de ses traits, de ses attributs varieront en fonction des expériences qu’il retrace.

Formes de restitutions

Tous les récits et productions des élèves ont été publiés sur Facebook. Les personnages ont un compte fictif qui leur est propre, leur publication étant relayée par la page principale du projet.

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Un compte Twitter a été mis en place pour relayer plus facilement les récits. Ces derniers sont capturés sous forme d’images et attachés à un tweet, ce qui permet à l’abonné de lire bien plus de textes que les 140 caractères maximum.

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Ces outils ont demandé une réflexion particulière sur l’usage des réseaux sociaux :
- fallait-il accepter les demandes en “amis” ? Il a été décidé que les profils des personnages allaient fonctionner en vase clos
- quand fallait-il poster pour avoir la meilleure audience ? Nous avons étudié des statistiques en la matière et utilisé l’outil Hootsuite pour programmer nos publications pour les diffuser de façon plus pertinente tout au long de la semaine

Recherche de documents et d’inspiration

Spectacle de la compagnie théâtrale Les Menteurs d’Arlequin

La compagnie de théâtre des Menteurs d’Arlequin proposait avant les vacances de Noël un spectacle pour tous les 3ème sur l’histoire vraie de Lucien Bersot, soldat fusillé pendant la guerre 1914-18, originaire de la région bisontine. Lucien Bersot revient d’entre les morts pour raconter aux spectateurs de 2014-2015 la guerre telle qu’il l’a vécue.

A la fin de l’échange, les élèves étaient invités à donner leur interprétation de plusieurs scènes clés : quand les amis de Lucien tentent d’obtenir qu’il soit relâché, quand Lucien refuse le pantalon que son supérieur lui ordonne de récupérer, quand la veuve et la fille de Lucien sont la proie de la méchanceté de leur voisinage après la guerre.

La pièce a été étudiée en français et un travail de réflexion sur la guerre et la condition de soldat a été réalisé et a pu servir de base sur la façon dont les personnages vivraient et évolueraient au cours du conflit.

Les recherches sur l’histoire locale

Outre le traditionnel butinage via les moteurs de recherche de Google, les élèves ont cherché dans les archives de sites comme Gallica (pour la presse et l’iconographie) ou Mémoire des Hommes (pour les journaux de guerre qui ont servi de base pour retracer les mouvements du 60ème régiment d’infanterie, afin de coller au maximum à la réalité historique).

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Les perspectives pour la fin d’année

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Le projet Sur les traces des poilus a été labellisé par la Mission du Centenaire. A ce titre, il a pu bénéficier de davantage de crédibilité et d’une partie du financement de la publication papier. Les démarches avec un éditeur ont abouti. Le livret devrait faire une quarantaine de pages avec la couverture et cinq portraits de personnages réalisés par un professionnel de l’illustration.

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Le reste du financement se fera par une levée de fonds à partir du site de financement participatif Ulule. Il est possible de fixer un objectif de nombre de souscriptions à atteindre, ce qui permet de vendre autant d’exemplaires qu’il ne le faut pour réaliser une opération blanche. Réaliser une souscription de ce genre demande beaucoup de suivi, suivi auquel participeront les élèves en diffusant des nouvelles et des aperçus de leur travail, en allant alors plus loin que le simple travail de promotion assuré sur les réseaux sociaux.

 

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